ANEGJ, de la pédagogie du goût
« L’éducation au goût des jeunes est une pédagogie d’une richesse extraordinaire »
annonce le site de l’ANEGJ, l’Association Nationale pour l’Education au Goût des Jeunes.
Née il y a plus de 35 ans, cette association ne cesse d’évoluer au rythme des avancées des sciences du goût et des initiatives de terrain. Elle réunit une trentaine d’acteurs sur tout le territoire pour développer l’éducation au goût des jeunes. Si le thème de l’éducation du goût mobilise l’intérêt de pédagogues, de chercheurs, de professionnels des métiers de bouche et de professionnels de santé, il a aujourd’hui acquis une maturité suffisante pour justifier la création d’un réseau national comme l’ANEGJ, un réseau pleinement dédié aux partages d’expériences, à l’acquisition de connaissances, aux projets coopératifs et à la représentation de cette pédagogie.
Au cœur de cette démarche globale, la pédagogie, « une pédagogie active qui amène le mangeur à vivre une expérience, une expérience qui lui permettra d’être acteur de son alimentation » souligne Sylvie Delaroche-Houot, chargée de développement de projets. Une pédagogie qui se décline en 4 temps et qui débute par l’expérience du mangeur, « goûter un aliment, avant, pendant, après ». Ensuite, « le mangeur exprime cette expérience pour lui-même, en la dessinant ou l’écrivant ». Le troisième temps sera la présentation de ses sensations ressenties devant le groupe, avec l’expression et l’interaction avec le groupe, puis enfin l’intervention de l’enseignant ou de l’animateur pour enrichir ces expressions de connaissances en lien avec ses objectifs pédagogiques.
« Il est important que les jeunes puissent exprimer leurs sensations afin de développer leur esprit critique et leur choix alimentaire. Cela permet au mangeur d’être plus éclairé dans ses choix. Faire ses propres choix permet de développer le lien social. Les jeunes doivent dépasser les effets de mode et mettre en avant leurs intuitions, leurs ressentis, leurs sensations. Nous devons développer chez l’enfant le fait d’apprendre par lui-même à goûter en fonction de sa propre appréhension, de ses connaissances. L’éducation au goût est un moment idéal pour aider les élèves à développer leur sensorialité, leur sensibilité, leur « système immunitaire intellectuel » comme le souligne le sociologue Gérald Bronner. »
Pour les membres de l’ANEGJ, l’éducation au goût est au service de la connaissance au sens large, avec des effets sur les attitudes et les comportements alimentaire des enfants. Cette éducation permet entre autres de réduire le gaspillage alimentaire. « L’approche sensorielle permet de faire évoluer le regard du mangeur sur l’aliment. Il ne jette plus automatiquement, il mange mieux et jette moins ». En restauration collective, l’éducation au goût possède mille vertus et permet de contribuer à promouvoir, à apprécier et à atteindre les objectifs de la loi EGAlim, avec ses 50 % de produits de qualité dans l’assiette dont 20 % de produits bio. Elle permet aux cuisiniers de développer leur offre alimentaire, et développe le répertoire alimentaire du mangeur. Elle permet de développer le spectre des choix alimentaires mais aussi le plaisir dans l’acte de manger. Cette influence de l’éducation au goût est loin d’avoir livré tous ses secrets sur les notions acquises et la pérennité de ses effets. Mais nul doute, les expériences le prouvent, l’éducation au goût est nécessaire, voire fondamentale. Elle trouve sa place dans l’éducation à l’alimentation en complément de l’éducation nutritionnelle.